RAC 0 : pourquoi les opticiens s’inquiètent-ils ?

Emmanuel Macron en avait fait l’un des fers de lance de sa campagne présidentielle. Le RAC 0 ou « Reste à charge zéro » est actuellement sur la table des négociations et ne passe pas auprès de tout le monde, notamment des opticiens. Pour comprendre un peu mieux les enjeux de ces discussions, revenons sur l’importance de cette réforme et ce qu’elle implique.

Sur le site du gouvernement, on y trouve la définition du « reste à charge » qui est décrit comme « la part des dépenses de santé qui n’est couverte ni par l’assurance maladie obligatoire, ni par l’assurance maladie complémentaire. » Le RAC concerne surtout le secteur de l’optique, du dentaire et des prothèses auditives, qui pratiquent des tarifs bien plus élevés que les taux de remboursement pratiqués en temps normal. Ce qui s’avère problématique pour de nombreux foyers qui n’ont pas les moyens de payer ce surplus. Le gouvernement rappelle pour exemple que seulement « 30% des 6 millions de personnes malentendantes sont aujourd’hui appareillées. »

Le « Reste à charge 0 » entend donc effacer ces inégalités, permettre à plus de gens de se soigner et ainsi améliorer l’accès aux soins pour toute la population. Alors qu’est-ce qui coince ? Au mois de janvier dernier, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé le lancement des négociations pour espérer aboutir à un projet définitif en juin 2018. Les 3 secteurs concernés ont donc tous été invités à examiner les propositions faites par la Direction de la Sécurité Sociale ou DSS.

Si du côté du secteur dentaire tout semble plutôt bien se passer, chez les opticiens – et les audioprothésistes – le ton est monté. En effet, les principaux syndicats concernés par cette nouvelle réforme, le Rassemblement des opticiens de France (ROF) et le Syndicat national de l’optique mutualiste (Synom) ne semblent pas en accord avec les textes présentés. Dans un communiqué publié le 10 avril dernier, ils expliquent que le projet de la DSS  est en contradiction avec les engagements politiques d’Emmanuel Macron et de la Ministre des Solidarités et de la Santé.

Ils estiment plus précisément « qu’aucune disposition n’est prévue pour améliorer la prévention, l’accès aux soins ou les compétences des opticiens » et que la DSS n’a pas pris en compte les améliorations proposées par les syndicats. En témoigne la fréquence de remboursement des lunettes qui passent de 1 à 3 ans alors qu’une paire doit être généralement changée plus souvent. Ce qui implique également une baisse considérable des niveaux de couvertures des personnes concernées.

On ne sait pour le moment quand est-ce que les discussions pourront reprendre mais les syndicats et le monde de l’optique ne vont probablement pas lâcher avant d’obtenir la garantie d’un « RAC 0 de qualité, pour tous les Français, avec des efforts équilibrés de tous les acteurs, tout en améliorant l’accès aux soins visuels. »

Affaire à suivre.

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